2 oct. 2012

LIVE IN CLOUD-CUCKOO-LAND/KARINE DEBOUZIE




Le travail de Karine Debouzie s’articule autour d’une réappropriation du corps dans une dimension aérienne et éthérée (to live in Cloud Cuckoo land, i.e. planer, prendre ses rêves pour la réalité...).  Le corps, depuis longtemps oublié et relégué dans le domaine de l’impur et du trivial dans nos sociétés, et ce depuis Platon, se trouve ici sublimé, au propre comme au figuré (Estomac dans les nuages, on pense ici évidemment au grand œuvre de Rabelais, No man’s land ), retrouvant ainsi toute sa beauté. Le travail se réapproprie des clichés radiographiques qui d’outils diagnostiques deviennent alors images de la beauté, icônes de re-présentation (Tête/Il y a un os) : il se crée une histoire, comme pour toute image, loin de toute anamnèse purement médicale. Cercles vicieux (The last Fabergé) s’articule sur le même schéma, ici représentation en trompe l’œil, à la manière des anciens grands maîtres florentins de la fresque, réactualisé et rendu à notre époque par l’utilisation d’un média actuel, photographie sur plexiglas.
Ne pas toucher reprend cette notion d’interdit du corps, pour le renverser et nous inciter au contraire à le fouler avec une joie toute dionysiaque. Esquisse de la matière reformule le thème récurrent de la nature morte, ou de la vanité, tempus edax rerum : le temps s’écoule, inexorablement, en écho aux représentations des vanités que sont Tête/Il y a un os, Cercles vicieux (The last Fabergé); une pièce qui fait écho à Histoire d'une goutte, précédemment montré à l'Hôtel Burrhus. La matérialité semble avoir disparu dans A un cheveu prés, et effectivement l’histoire de cette pièce, détruite par accident, et encore en cours d’écriture, d’évolution, semble indissociable et profondément liée  à celle des Evolucytes, projet de l’artiste en perpétuelle évolution, semblant échapper à leur créateur, en multiplications toutes spontanées. Entre les pièces présentées dans l’espace de la Galerie du Platane s’instaure ainsi un dialogue qui transfigure notre propre corporéité. Prenons ces rêves comme réalité.
Cyril Rives/Galerie du Platane

















No man’s land, technique mixte, tarlatane, béton, 20 x 25 x 25 cm, 2012 




No man’s land, technique mixte, tarlatane, béton, 20 x 25 x 25 cm, 2012 
Cercles vicieux (The last Fabergé), impression numérique sur plexiglas®, 70 x 70 cm, 2012




Little clouds, technique mixte, tarlatane, bois, 

peinture blanche, dimension variable, 2012








Little clouds, technique mixte, tarlatane, bois, 
peinture blanche, dimension variable, 2012







No man’s land, technique mixte, tarlatane, béton, 20 x 25 x 25 cm, 2012





Little clouds, technique mixte, tarlatane, bois, 
peinture blanche, dimension variable, 2012
A un cheveu près (capturé 2), Photographie, 
40 x 60 cm, 2012




Tête, de la série "Il y a un os", impression numérique sur PVC, 140 x 160 cm, 2010
A un cheveu près (capturé 2), Photographie, 
40 x 60 cm, 2012




L’Estomac dans les nuages, tarlatane, colle, fils, vernis, 60 x 80 x 90 cm, 2011
Ne pas toucher, scotch call blanc, 60 x 90 cm, 2012




L’Estomac dans les nuages, tarlatane, colle, fils, vernis, 60 x 80 x 90 cm, 2011
(T)issue 1, 2 et 3, 3 photographies de la série "Entrée en matière", 40 x 60 cm, 2011



















crédit photos karine Debouzie










Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire