5 févr. 2012

COLLECTIF L'AUTRE/LUDO BASTIDE/CORINNE LACUEILLE

Nous avons choisi deux jeunes artistes qui travaillent déjà en collaboration dans le collectif l’Autre. Deux artistes qui reconstituent la réalité à partir de traces, artéfacts ou autres palimpsestes d’individus, d’objets. Réécriture par la représentation pour Corinne Lacueille,  et reformulation de la perception du réel dans le travail de Ludovic Bastide. La brutalité, la cruauté, l’effroi du réel se trouvent ici sublimés par le travail de l’artiste qui rend cette réalité supportable, redonnant ainsi à l’œuvre d’art toute sa signification et sa pertinence. Visites sur rendez vous jusqu'au 19 février (06 12 04 78 79)

ça sent le souffre (allumettes, polystyrène, béton cellulaire)
God save the Brink's
Ludo Bastide
Les 1001 Lumières 1 (photos) Corinne Lacueille


 Limite 2 (encre de chine sur papier), ça sent le souffre (allumettes, polystyrène, béton cellulaire) 
et God save the brink's (peinture murale)
Ludo Bastide


Déterminées, (découpages sous verre) Corinne Lacueille



Les 1001 Lumières 1 (photos) Corinne Lacueille



Les 1001 Lumières 2 (photos) Corinne Lacueille



Limite 2 (encre de chine sur papier)
Ludo Bastide 




ça sent le souffre (allumettes, polystyrène, béton cellulaire)
Ludo Bastide






Découpages (gravure, papier, verre) 
Ludo Bastide




Singeries républicaines (bronze, bois)
Ludo Bastide




Fotoblog et Bas de Contention
(photos numériques) Corinne Lacueille


Le collectif l’Autre, c’est la réunion de deux jeunes artistes de la région nîmoise, Ludovic Bastide et Corinne Lacueille, qui choisissent de travailler ensemble, conscients de la complémentarité et de la potentialisation de leurs travaux respectifs. Pour cette exposition de la Galerie du Platane, Corinne Lacueille et Ludovic Bastide ont agencé et fragmenté le lieu d’exposition avec un souci de la gestion de l’espace et du volume, mettant en valeur la diversité des médias utilisés et reflétant une ambiance résolument noire, en résonance avec l’actualité.

L’exposition est un parcours dans une sphère privée : nous entrons d’abord dans une cuisine, une des deux grandes photographie suspendue de Corinne Lacueille, avec à droite une série de photos extraites de la série Fotoblog, journal intime des différents segments de la vie de l’artiste.  Plus loin nous retrouvons la série des portraits retrouvés dans les locaux d’une usine sinistrée, fragments de vie laissés en errance au gré des lois de l’économie. Artéfacts de personnes qui retrouvent ici une dignité dans un redécoupage de leurs portraits finement ciselés : redécouverte d’une humanité bafouée. Le siège de toilettes souillé d’un habitat fantomatique clôt l’espace, le confinant dans un étouffement paroxystique et pourtant terriblement humain.

La vue est déstabilisante, la frontière qui se dessine apparaît presque virtuelle du fait de l’épaisseur du support photographique, ainsi le spectateur ressent une impression de déjà vu, ou mieux de déjà vécu, palimpseste de nos émotions et de nos moments de vie.



Ludovic Bastide est né avec les prémices du Punk Rock et de la fin d’une époque de rêves et d’utopies désenchantées. Son univers artistique se réfère à la fracture, à l’enfermement et à l’aliénation sociale. D’une grande dimension  poétique, ses différentes pièces reflètent le monde actuel dans lequel nous vivons qui loin de pratiquer l’ouverture nous emprisonne au contraire chaque jour un peu plus derrière des barrières culturelles, mais aussi politiques ou religieuses. Ludovic Bastide transcende ces frontières tragiques au moyen des différents supports qu’il utilise. Ainsi ce grillage recréé de papier qui se déroule partiellement montrant par là-même sa fragilité mais aussi sa propension à pouvoir être étendu à l’infini en tant que fermeture du  (au) monde. Ou encore cette pièce impressionnante, 12000 allumettes qui projettent notre monde en un planisphère prêt à s’enflammer, soutenu par des blocs de béton cellulaire qui malgré leur aspect ne sont que des soutiens de fortune extrêmement fragiles, montrant ainsi l’instabilité précaire dans laquelle nous évoluons. La fresque murale joue ironiquement sur les mots en un signe de révolte mis en valeur par la nature même du médium utilisé. De très belles gravures également, ainsi que des papiers blancs découpés et évidés sont présentés sous cadre, et nous invitent à la réflexion sur le Zeitgeist en un cheminement poétique. Sujet d’actualité non dépourvu d’humour mais en même temps tragique, les singes de « singeries républicaines » ignorent délibérément  le monde qui les environne, dans la position de domination qu’ils occupent du haut de leur piédestal.


Cyril RIVES, la Galerie du Platane Février 2012

2 commentaires:

  1. Anonyme4/04/2012

    J'ai passé la journée à chercher un bon blog sur le sujet. Qu'est ce qu'il y a comme blogs nuls et moches. Et là je suis vraiment bien tombée sur le votre .......... alors je vous le dis tout net : très très bon votre blog. Enfin quelque chose de bien sur ce sujet. Continuez comme ça, parce que moi je suis votre flux dès aujourd'hui, vous m'avez conquise ;-)! deco bapteme

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